«Les psaumes sont nés de l'expérience quotidienne d'un peuple qui, avec beaucoup de simplicité et de passion, décrit l'amitié de Dieu avec les hommes.

Chaque mot, chaque image, chaque symbole devraient être médités avec une grande attention, car chacun exprime sa propre richesse. Il ne suffit pas de déclarer: le psaume me dit ceci et cela, mais il me le dit de telle façon, voilà comment il me fait vibrer; c'est donc une prière qui est reçue avec toute la force poétique d'où elle est issue.

On y rencontre des ennemis et des amis, la vie et la mort, la santé et la maladie, la douleur et la joie, et pratiquement sans nuances. Les mots ont la dureté des pierres, les poèmes sont comme des rocs sculptés au marteau. Nous les récitons encore parce que Dieu nous y parle et nous fait parler, Dieu nous y apprend à parler à Dieu ; Dieu parle à Dieu.

Dans la tradition chrétienne, Jésus-Christ lui-même y parle à Dieu. Jésus-Christ met dans la bouche de son Église les mots justes, il met dans la bouche de l'homme souffrant, en tous les temps, les mots mêmes que Dieu lui a inspirés et a fait jaillir dans l'histoire du salut.» (pp. 11-12)